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Sarkozy dépasse son adversaire socialiste Hollande pour la première fois dans un sondage

Sarkozy dépasse Hollande pour la première fois dans un sondage

 

13/03/2012

Nicolas Sarkozy se place en tête des intentions de vote au premier tour, mais il reste donné largement battu au second tour par son adversaire socialiste François Hollande.

  • Nicolas Sarkozy se place en tête des intentions de vote au premier tour.

Nicolas Sarkozy se place en tête des intentions de vote au premier tour dans un sondage publié mardi, une première depuis le début de la campagne mais qui reste à confirmer. Le président-candidat, qui espérait créer une dynamique favorable avec son meeting géant de Villepinte, reste en effet donné largement battu au second tour par son adversaire socialiste François Hollande.

M. Sarkozy s'efforçait mardi de demeurer prudent, même s'il avait du mal à contenir son sourire. A des journalistes qui lui demandaient si ce premier résultat positif confirmait sa stratégie, il a rétorqué: "Je ne vous croyais pas quand vous disiez que c'était fini. Et je ne vous crois pas davantage quand vous dites que c'est relancé".

"Il faut continuer comme ça et jusqu'à la dernière minute", a-t-il ajouté devant les caméras qui le suivaient à Fougères (Ille-et-Vilaine), où il a visité une usine Sagem. "Cette campagne se jouera à l'authenticité, à la vérité, au courage, aux propositions innovantes; c'est ça qui compte", a-t-il considéré, avant d'admettre que, "bien sûr, c'est mieux quand ça va bien que quand ça va moins bien".

Dimanche, devant les dizaines de milliers de sympathisants réunis à Villepinte par l'UMP, Nicolas Sarkozy s'est donné "deux mois pour bousculer les certitudes" - et notamment celle d'une victoire socialiste, François Hollande arrivant systématiquement en tête des enquêtes d'opinion, au premier tour comme au second.

Un sondage réalisé juste après ce grand meeting national donne pour la première fois Nicolas Sarkozy en tête au premier tour. Le chef de l'Etat est ainsi crédité de 28,5% d'intentions de vote, devant François Hollande (27, selon cette enquête Ifop pour Europe-1, "Paris-Match" et Public Sénat.

Un croisement des courbes qui, s'il était confirmé par les sondages à venir, devrait satisfaire l'équipe de campagne du président sortant qui espérait ce mouvement depuis plusieurs semaines.

D'autant qu'à compter du 20 mars, les candidats à l'Elysée seront soumis à un temps de parole égal dans les médias audiovisuels.

A condition que la tendance des sondages le confirme, Nicolas Sarkozy semble avoir réussi dimanche sa démonstration de force à Villepinte. Dans une ambiance surchauffée, il s'en est notamment pris à l'Europe, menaçant notamment de suspendre la participation de la France au dispositif Schengen si les frontières extérieures n'étaient pas mieux contrôlées.

Depuis l'officialisation de sa candidature le 15 février dernier, Nicolas Sarkozy se présente comme le candidat de la "vérité" et du "courage", dans le contexte de crise économique. Il a aussi joué sur la stratégie du mea culpa, reconnaissant des "erreurs" durant son quinquennat, à commencer par la soirée au Fouquet's où il a fêté sa victoire de 2007.

Son entourage ayant promis des "surprises", M. Sarkozy a d'abord développé l'idée de recourir davantage au référendum, notamment sur une obligation de formation pour les chômeurs. Il a ensuite proposé d'augmenter le salaire des professeurs qui accepteraient d'être présents huit heures de plus par semaine dans leur collège ou leur lycée.

Le 3 mars, il a réorienté sa campagne vers le thème de l'immigration. Son discours de Bordeaux multipliait les appels du pied aux électeurs du Front national. En pleine polémique sur le halal -lancée par la candidate du FN Marine Le Pen- il a proposé d'étiqueter la viande selon les méthodes d'abattage. Surtout, il s'est fixé pour objectif, s'il était élu, de "diviser par deux" le nombre d'étrangers accueillis en France chaque année.

Enfin, lundi soir, Nicolas Sarkozy a avancé un nouveau pion, pour tenter de se défaire de l'image de "président des riches" qui lui ont collée ses opposants. Il a suggéré de créer un nouvel impôt pour taxer les exilés fiscaux. Une réponse à François Hollande qui veut qu'au-delà d'un million d'euros, l'argent gagné soit taxé à 75%.

Mais le candidat socialiste reste donné largement favori du second tour, y compris dans le dernier sondage Ifop, qui le place à 54,5% des intentions de vote contre 45,5% à Nicolas Sarkozy.

Manuel Valls, chargé de la communication de la campagne de François Hollande, a mis en garde mardi matin contre la dispersion des voix de gauche au premier tour et contre la démobilisation des électeurs qui pensaient que le candidat socialiste était assuré de l'emporter. "Rien n'est fait", a-t-il dit quatre fois sur Europe-1, martelant son avertissement à ceux qui croyaient François Hollande élu d'avance.

Selon M. Valls, "Nicolas Sarkozy utilisera tous les moyens pour garder le pouvoir": il est "prêt à tout, à escamoter son bilan, à prendre des catégories de Français comme boucs émissaires, à fuir ses responsabilités".

- sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne et par téléphone du 11 mars 18h au 12 mars, selon la méthode des quotas, sur un échantillon de 1.638 personnes inscrites sur les listes électorales et extrait d'un échantillon de 1.692 personnes, représentatif de la population française, âgée de 18 ans et plus.

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